Goulotte de Brecholey

Une goulotte de 8 longueurs, dans le cadre sauvage de Mauvoisin !

Voilà un moment que l’idée de refaire une petite course avec Caroline-la-machine, amie et super guide, me tente ! 

Pas forcément un truc où je me mets au taquet, plutôt de la grimpe plaisir. Ça tombe bien, elle a programmé une journée cascade de glace avec Camilla et me propose de les rejoindre. Je ne connais pas Camilla, mais Caroline me dit qu’elle est super, alors je dis GO! D’autant plus que Guillaume a eu la super bonne idée de se casser 3 vertèbres dans une bête chute en ski de rando (ya vraiment un karma, hein, ça faisait des années qu’il me disait qu’il allait arrêter le ski de rando…). Bref, c’est donc sans ma moitié que je vais profiter des excellentes conditions de glace du côté de Mauvoisin.

J’y suis allée cette année avec Guillaume pour la goulotte Pierre à Vire, on avait fait l’approche en VTT. C’est aussi un coin que Caroline m’avait fait découvrir, je suis donc heureuse d’y retourner en sa compagnie. Elle me dit que l’approche est courte, mais que je peux tout de même prendre les raquettes. Et les skis. Au final, on arrive au parking et on part à pied. On croise 2 autres cordées qui partent, on s’assure qu’elles n’ont pas le même programme que nous. 

L’approche dure une petite heure; on arrive rapidement au hameau de Brecholey, puis c’est le mode “dru dans l’pentu” pour rejoindre la goulotte. Malgré les -6 degrés au départ de la voiture, il fait bon, il y a du soleil, c’est gavé de neige, c’est super beau, et je suis toute heureuse d’être là (je le serais encore plus si j’avais pas cette approche à me coltiner mais bon bah!)

Caroline et Camilla lors de l’approche, avec la goulotte en ligne de mire

On enfile rapidement nos crampons, et on continue la montée. Mais Camilla a un souci pour mettre le sien, Caroline la rejoint et du coup je me retrouve en pôle position pour tracer à l’approche, chose qui m’arrive à peu près jamais quand je suis le boulet de Guillaume. Je savoure donc ce moment de gloire, je trace comme je peux, je sue comme un bœuf, mais j’arrive au pied de la goulotte en ayant l’impression d’avoir été Mike Horn dans sa traversée de l’arctique en solo. 

le moment où on se dit qu’on a mis trop de couches…
Les mollets commencent à chauffer

Camilla, ses crampons et Caroline me rejoignent; on essaie de faire une petite plateforme pour se préparer, les spin drifts – sorte de petites coulées de neige – nous narguent et nous montrent que bon, certes c’est bientôt le printemps, mais qu’on va quand même se faire rincer. 

Les derniers mètres avant les choses sérieuses

Camilla vient d’Islande et débute en glace; du coup, l’option goulotte avec … 8 longueurs me paraît quand même assez ambitieuse, mais comme on est toutes motivées, et que Caroline la machine va faire ça sans doute les yeux fermés, on se dit que ça va jouer!

Au premier coup de piolet, Caroline nous dit que la glace est parfaite, ce qu’on constate avec joie. Quel régal ces 2 premières longueurs ! Ça avance tout seul, c’est assez raide pour donner une bonne ambiance, et les douches glaciales qu’on se prend avec les spin drift nous feraient presque croire qu’on est au Ben Nevis. 

L1 avec option douche rafraîchissante
Le smile pour cette première jolie longueur
Caroline dans la L2

Camilla m’explique qu’elle déteste le chaud, et qu’en Islande, elle fait du surf quand l’eau est à 4 degrés. Entre elle et Caroline qui se prend des bains avec des glaçons dedans, je me dis que s’il y en a une entre nous 3 qui doit mourir d’hypothermie, il n’y aura pas un grand suspense ! 

Les longueurs suivantes sont… allez disons-le : chiantes. Elles consistent en gros à des replats neigeux qu’il faut remonter. Ça chauffe les mollets, mais ça ressemble plus à une approche qu’à de la cascade de glace. Vous cernez l’arnaque? Caroline lit dans mes pensées et décide de zapper quelques relais pour atteindre rapidement les 2 dernières longueurs elles aussi plus grimpantes, on la suit en corde tendue. 

Les transitions (chiantes) en neige avant les 2 dernières chouettes longueurs

De la voir grimper, c’est toujours hypnotisant. Elle a une telle aisance. Sérieux, quelle classe. La fin est jolie à grimper, c’est un peu plus technique, et j’apprécie de retrouver un peu de verticalité. La glace est toujours aussi bonne en plus ! J’encourage Camilla sur les derniers mètres et retrouve Caroline au dernier relais. Le ciel s’est voilé, le paysage est sublime avec cette neige et ces rochers.

Mauvoisin et son cadre sauvage hivernal
Caroline dans la dernière longueur
Camilla dans la dernière longueur, la plus technique

C’est pas tout ça, mais il y a 300m à descendre en rappel, autant ne pas trainer ! Le topo parlait de relais béton, alors franchement, on a clairement pas la même définition, j’aurais plutôt évoqué des pitons rouillés, il y en aura un d’ailleurs en rive droite qu’on ne trouvera pas, sans doute caché sous la neige. 

Caroline dans les rappels du haut (la route est encore longue! )

Ensuite, un petit shot de thé à la cannelle avant de rejoindre le hameau, puis la voiture. Le coin est super avalancheux, on voit plein de coulées sur le sentier et vers la route, et quand Caroline me dit qu’un pote à elle habite Fionnay, je lui dis que tous les soirs, pour rentrer chez lui, il doit avoir l’impression de traverser le couloir du Goûter. Faut vouloir !

Alors certes, ce n’était pas la cascade de glace la plus imposante ou la plus vertigineuse. Certes, 1-2 autres longueurs plus grimpantes ne m’auraient pas déplu. Mais c’était une magnifique journée, passée en chouette compagnie. Avec beaucoup de rires et du plaisir. Et finalement, c’est ça le plus important! Merci Caroline pour ton amitié et merci Camilla pour les rires aux relais !

La team du jour !

Topo de la Goulotte de Brecholey / cotation AD+, IP2+ 4

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