Goulotte de Pierre à vire

Une jolie goulotte du côté de Mauvoisin, en condition malgré le redoux de ce mois de décembre !

Quoi de mieux qu’un redoux de décembre pour aller… faire une goulotte? En route, on écoute les prévisions météo; 12 à 15 degrés en Valais… ah ouais quand même. Bon bah heureusement que j’ai pris mes gants chauffants dans mon sac, hein!

On a déjà pu faire 2 cascades de glace ce mois-ci, ce qui relève un peu du miracle compte tenu du peu d’endroits en condition, du monde et du fait qu’on ne peut/ ne veut pas trop s’aventurer hors de la Suisse pour le moment. 

Le coin vers Mauvoisin a l’air d’avoir quelques endroits praticables; c’est parfait, j’en garde d’excellents souvenirs avec Caroline, qui m’avait fait découvrir cette région en hiver (et les joies de l’approche en e-bike; rien que pour ça je lui porte une reconnaissance éternelle). Elle me dit d’ailleurs que la route est dégagée et c’est tant mieux, parce qu’on n’aimerait vraiment pas devoir me taper cette interminable approche à pied!

Les E-Bikes, meilleure invention du monde…

Guillaume et moi-même réussisons le double exploit de mettre le porte-vélo sans y passer 8h ni émettre 55 “mais putain!!!” et à faire nos sacs avant, histoire de ne pas se geler sur le parking. Départ de Fionay (et oui, la route est barrée plus haut) vers 8h30. Le topo parle de 1h à 1h30 d’approche, mouais alors à pied je demande à voir… 

L’approche en e-bike, par temps sec, est clairement la meilleure des options!

Parce que nous on met pas loin de 2h entre l’enfourchage du vélo et la première longueur. Clairement, je ne suis pas une flèche, mais la route bien gelée par endroit constitue selon toute vraisemblance le crux de cette journée. Et pas manqué; dans un excès de confiance je me dis “arf cette petite plaque gelée ça va passer” et … je ne vous fais pas un dessin mais vous devinez la suite. Cependant ma chute est assez classe, je tombe résignée sans me crisper et par miracle ne me fais pas mal. On alterne les passages à pied à pousser le vélo et à essayer de ne pas se vautrer sur cette patinoire, et on décide de laisser les vélos avant les lacets qui remontent au barrage. 

C’est quand même hyper beau cet endroit en hiver, super sauvage, on se croirait dans un fjord en Norvège. On quitte la route (qu’on traverse à 4 pattes tellement c’est gelé, et de ne pas avoir pris Guillaume en photo dans ce moment-là constituera sans doute un vrai acte manqué dans ma vie) et on remonte une pente de neige qui me pète les cuisses; faut dire que mon sac est super lourd et que chaque pas me fait regretter l’apéro de la veille, la bidoche et les frites que je me suis envoyés.

Goulotte en vue ! « Yapluska » monter dru dans l’talus
Les derniers mètres d’approche à brasser la neige

On arrive enfin au pied de la voie, qu’on a évidemment rien que pour nous (les 2h d’approche ça a quand même du bon!), on se change, on boit un peu de thé et départ. 

La jolie goulotte toute rééquipéee

Cette jolie goulotte n’est pas difficile; elle est même assez chouette pour une initiation. Elle a été rééquipée en 2011 par Olivier Roduit, merci à lui ! Elle comporte 4 longueurs d’environ 50m, et la descente se fait en rappel. 

Guillaume s’élance dans la première longueur, comme d’hab avec une aisance déconcertante. Je le rejoins, il y a un petit muret un peu plus raide, mais honnêtement ça va bien, la glace est bonne, et je suis vraiment contente d’être ici. Avec ce maudit covid, chaque petite sortie tient du bonus, du miracle, donc je savoure chaque moment. 

Guillaume dans la première longueur
J’arrive au premier relais

Guillaume part pour la deuxième longueur; je le vois filer, et je vois la réserve de corde diminuer… dangereusement. Je lui demande s’il ne voit pas le relai, il me dit que non c’est encore plus haut. Mouais. Il ne reste bientôt plus que 5 mètres, je lui demande encore s’il ne l’aurait pas dépassé… Effectivement, il le voit un peu plus bas, désescalade et se vache. 

Guillaume dans la 2e longueur

Je le rejoins, là aussi c’est assez facile, même en prenant les parties plus “grimpantes”, mais c’est bien aussi de ne pas être au taquet dans chaque longueur et d’apprécier cette petite goulotte!

Dans la deuxième longueur
Le relais n’est plus très loin (alors je peux me détendre et sourire)

Partie de cache-cache avec le relais

C’est parti pour la 3e longueur; elle est longue, je ne vois plus Guillaume quand il me dit qu’il est au relais, et je suis soulagée car il ne restait pas plus de 2m de corde. Je le rejoins gentiment, la pente est moins inclinée mais pète d’autant plus les mollets. En plus, j’ai pas resserré mes chaussures avant le départ et je sens mes talons qui se décollent de mes chaussures à chaque pas; je décide de les resserrer en route et vois Guillaume sur un abalakov au milieu de la voie. Merde alors, pas de relais? 

Guillaume dans la troisième longueur
Je me concentre (sur mes mollets brûlants) dans L3

Je regarde attentivement, le relais doit être sous la neige… Par miracle je vois un bout de corde dépasser rive droite; je jubile, pour une fois que c’est moi qui trouve un relais… J’en profite pour savourer la vue; on ne voit juste pas le lac, mais le barrage et les montagnes sont sublimes !

Le barrage de Mauvoisin

La longueur suivante n’a pas l’air majeure, on décide de redescendre et d’entamer les rappels. C’est évidemment un joyeux bordel avec les cordes qui s’emmêlent, je fais à peu près n’importe quoi, je jette la corde dans les rochers, bref… Elise quoi. 

On démêle, on cherche les boucles, on refait des anneaux, on rejette… Et on finit par arriver à nos sacs, la gorge desséchée, après 3h dans cette jolie goulotte.

On appréhende la patinoire en e-bike, mais entre-temps la glace a fondu (vive le réchauffement climatique), et on est ravis de regagner nos vélos pour arriver quelques minutes plus tard à la voiture, alors qu’il nous aurait fallu 2h à pied. 

Guillaume, plus détendu à la descente !

Au final, une bien jolie journée, dans un cadre sauvage, avec du vélo, du brassage de neige, de la glace, et pour une fois, pas trop de hurlées.

Vivement les prochaines ! 

Infos et topo

Topo

Matériel : corde double 60m, matériel de rappel, et pour abalakov (on n’est jamais trop prudent)


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