Cascade de glace des chamois

Une belle cascade de 3 longueurs dans le sublime Val d’Hérens !

Voilà un moment qu’elle nous faisait de l’oeil, cette magnifique cascade du côté du non moins magnifique village d’Evolène ! On l’a rarement vue en condition, mais cette année, je sais pas si c’est la 5G, le Covid ou le réseau pédophile des démocrates communistes, toujours est-il qu’elle semble être en super condi, malgré le récent redoux, ce que nous confirment Sylvain et Maxime, deux amateurs de glace qu’on suit sur les réseaux sociaux ! 

On décide d’y aller en semaine pour éviter le monde… L’approche dure environ 45 minutes et débute à la sortie du village; on suit la trace qui remonte dans la forêt, et on voit rapidement 2 personnes qui nous suivent… Mince alors, on ne sera pas seuls, et je déteste être suivie à l’approche, c’est pas comme si j’étais la plus rapide du monde… En plus j’ai oublié mes bâtons, et donc la dernière partie qui mélange glace et neige est un peu casse gueule, heureusement Guillaume, bonne pâte, m’attend et me tire avec son bâton. C’est pas très élégant mais ça a le mérite d’être efficace. On rencontre même un chamois en route, je comprends mieux le nom de cette cascade !

On arrive au pied, elle est vraiment sublime, imposante, entourée de rocs et de mélèzes, bref c’est de toute beauté et je suis comme une gamine!

Au pied de la cascade; si belle qu’elle forme même un coeur !

La novice et le gypaète

Les 2 autres personnes arrivent également au pied de la cascade et nous demandent où nous voulons partir. Guillaume leur dit à gauche, où c’est un peu moins raide. Ils optent pour le côté droite, et je trouve le choix bien audacieux compte tenu du fait que la fille n’a jamais fait de cascade de sa vie. Elle lance à son acolyte, qui démarre “heu bon alors on fait comment?” et il lui balance un rapide “ah ben tu plantes bien tes piolets et tu mets tes pieds vers le bas et voilà”. Le type part et bien rapidement il se rend compte que ça va être long et raide. 

Guillaume la machine dans la première longueur

Moi j’assure Guillaume, et je suis bien contente de faire cette première longueur moins raide. Guillaume arrive sans souci dans une sorte de grotte où il fait le relai; je le rejoins sans trop de difficulté, la glace est bonne, et j’essaie de coacher un peu la fille qui s’en sort franchement bien compte tenu de la raideur ! 

Je remarque que 2 autres personnes se préparent au pied de la cascade, merde alors, ça devient vraiment trop popu la glace ! Enfin ils ont bien raison, c’est tellement beau par là. Guillaume part pour la deuxième longueur, qui est courte et qui débute par un petit mur vertical puis par du brassage de neige. Il arrive rapidement au relai, la fille est toujours dans sa longueur en train de se demander si ses bras survivront à cette journée. Cadeau inespéré du jour, on voit un magnifique gypaète qui nous survole tout près, c’est juste magnifique et je me dis que décidément, on a une sacrée veine d’être ici !

Guillaume dans la 2e longueur

La troisième longueur est décrite comme la plus dure selon le topo. Elle est dans tous les cas bien raide et longue… J’ai de gros doutes quant à la probabilité que j’arrive là-haut sans décompenser, mais bon, je me dis que si je suis arrivée jusqu’ici….

Plus c’est raide, plus c’est bon… (paraît)

Guillaume propose qu’on la coupe en 2, en partant à droite, pour faire une pause dans une grotte aux ⅔ de la longueur et ainsi se reposer un peu. ça me va bien je dois dire… Il démarre, le type d’à côté aussi. J’entends quand même le mec dire “pfff c’est long cette histoire”, et je sens bien que Guillaume doit un peu se motiver! Mais il démarre nickel, la glace est un peu sorbet mais bonne, et il arrive vers la grotte après une petite traversée pas toute simple; en le regardant je me dis qu’il aurait pu continuer encore les quelques mètres pour arriver au dernier relai, mais je suis bien contente tout de même de ne pas devoir aller jusque tout en-haut! Je m’élance en même temps que la fille, ça me destabilise un peu, déjà que je peux pas trop hurler mes fameux “putaaaiiiiinnnnnn”, que je dois prendre un peu sur moi… Mais contre toute attente, je me concentre et j’arrive relativement sans trop d’encombre dans la petite grotte. J’essaie de ne pas penser à la dernière partie, la plus raide!

Oui alors niveau zénitude sur le visage on repassera…

Le 3e type a débuté la dernière longueur et part un peu sur la gauche pour que Guillaume ne soit pas gêné. J’ai un peu l’impression d’être à Ikea un samedi pluvieux. Guillaume s’élance, mais se prend vite une douche et décide d’aller lui aussi à gauche; il avertit la fille en contrebas qu’il va passer par dessus sa corde et arrive enfin au relai !

Guillaume dans la dernière partie

J’enlève ma vache et me prépare à le rejoindre, et au premier coup de piolet la fille de la 3e cordée (vous suivez?celle qui est encore au relai) et me dit que non il faut que j’attende car elle va passer avant moi. Heu… oui mais notre corde est en-dessus (si vous avez décroché et que vous pensez à votre liste des courses ou au programme Netflix que vous allez regarder ce soir je vous pardonne), je lui dis que bon… notre corde passe en-dessus et que ce serait plus simple que j’y aille, d’autant que Guillaume tire à fond sur ma corde. Elle me dit qu’elle a convenu avec son mec qu’elle irait… Bon, j’ose pas trop m’imposer (story of my life), j’attends, mais arrivée à ma hauteur elle comprend que ce sera impossible de passer sous notre corde. Elle se pend et j’y vais, c’est chaud parce qu’elle est juste sous moi, que c’est super raide, que je me prends une douche dans la première partie, que je dois traverser en faisant super attention à ne pas lui envoyer mes crampons ou de la glace dessus. 

Mais la glace est bonne et je peux crocheter facilement; ça m’aide bien et j’arrive sans trop d’encombres vers Guillaume.

Je suis vraiment contente d’avoir réussi cette dernière longueur et d’être là avec Guillaume; on se prépare pour les relais, il y en a 2, bien aériens, je suis toujours aussi nulle dans le jeter de cordes, on arrive vers nos sacs, on se boit du thé à la cannelle et on file vers la voiture. 

Un coup d’oeil depuis le village vers la cascade du jour, je suis fère et heureuse d’avoir pu y aller, et à défaut d’une petite cote de Boeuf d’Hérens de Chez Raymonde (les vrais savent), on fait un détour par la fromathèque pour s’acheter une bonne raclette et terminer cette journée valaisanne comme il se doit. Vive les chamois, vive les gypaètes, vive la raclette (je sais, dit comme ça…)

Topo : ici

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