A propos de nous

Elise et Guillaume qui font de la montagne… Si on m’avait dit en 2010 que je lancerais un blog sur nos aventures alpines, j’aurais bien rigolé. Moi qui, petite, râlait quand il fallait faire plus de 20 mètres. Moi qui, ado, écoutait dans l’indifférence mon grand-père me nommer les noms de tous les sommets des Préalpes. Moi qui avais un vertige d’enfer. 

Comment on en est arrivé là? Je dis “on”, parce que Guillaume, c’était pas mieux. A part 2-3 randos, il n’avait aucune expérience ou prédisposition pour faire de l’alpinisme. 

Alors, comment on en est arrivé là, nous pour qui week-end rimait avec grasse matinée, petit-dej à 14h, apéro à 17h et bonne bouffe ensuite?

Tout simplement un éclair de lucidité: on s’est dit qu’à même pas 30 ans, à ce rythme-là, on deviendrait vite obèse. La solution? Marcher. Ou plutôt randonner. D’accord, mais à une condition: qu’il y ait des röstis et du Rivella comme récompense. Et c’est ainsi qu’Elise et Guillaume ont fait leurs premiers pas en cabane (j’aime bien parler de moi à la troisième personne, ça fait très chic). 

D’abord des cabanes pas trop loin, puis des cabanes un peu plus loin, un peu plus haut. Je me rappelle de la Cabane de Bertol; pour moi c’était comme aller sur la lune. Je touchais pour la première fois de ma vie un piolet que j’avais emprunté, en étant sûr que c’était bien la dernière fois! Mais c’est vrai que c’était fou de découvrir ces paysages lunaires, ces sentes, cette faune, cette nature si belle, envoûtante. 

Puis un jour, on est allés à la Cabane des Grands Mountets, du côté de Zinal. Je me rappelle d’une longue montée. Et en arrivant là-bas, un spectacle hallucinant: les plus beaux sommets de la couronne impériale qui se dressaient devant nous, avec en guest le majestueux Obergabelhorn. Et une cordée qui en descendait. Pour moi, ces types c’étaient des fous. Des extraterrestres. Des rambos de la montagne. C’était quoi qui les reliait? Une corde? Pis ces clous aux pieds? Aaah des crampons? Pis ce truc aux hanches? Un baudrier? Je découvrais un autre monde. 

Guillaume, dans un moment d’euphorie (je sais pas si c’était lié aux röstis, au Rivella, à la vue des alpinistes ou à la perspective de se retaper 3h de descente), me propose une initiation à l’alpinisme. “Pour voir”, me dit-il. Moi je trouve marrant l’idée d’essayer des crampons et de marcher avec une corde. Pourquoi pas. Il me propose aussi d’aller plus haut, une fois. Faire un 4’000. “mais un facile”, précise-t-il. 

Qu’est-ce qui se passe dans ma tête? Je l’ignore. Mais j’accepte. Nous voilà donc 2 semaines plus tard à faire une initiation à l’alpinisme. La veille, je flippe et me demande si c’est vraiment une bonne idée. On se retrouve un petit groupe (composé que de types super balèzes) sur le parking de Champex. Arrive Eric Gachet, qui sera notre guide pour cette initiation. Un grand type, tout bourru mais si attachant. Il nous apprend les techniques de base d’encordements, les noeuds, les progressions sur glacier. Le lendemain, on fait une petite course sur rocher derrière la Cabane d’Orny. Je suis avec Guillaume, on forme une cordée, et là c’est un peu la révélation. J’adore ça. Je flippe, mais j’adore ça. 

De retour au parking, Eric nous proposera de faire la Dent Blanche avec lui. On accepte. Je crois que depuis ce jour, le virus ne nous a plus quitté. On a progressé pas à pas, d’abord accompagné de guides – qui sont devenus par la suite nos amis – Jérôme et Eric. Ces guides qui ont même été là quand on s’est demandé en mariage au sommet du Cervin. C’est dire si les montagnes ont pris une place importante dans nos vies…

Puis petit à petit, patiemment, on a essayé de faire des sorties en amoureux (oui ça a l’air romantique comme ça mais ne vous méprenez pas: on se gueule dessus à chaque sortie!). Des sommets moins “classiques”, pas forcément des 4000, plutôt des courses à notre niveau, peut-être moins reconnues, mais qui nous inspirent. On a cette chance désormais de pouvoir sortir des sentiers battus, de privilégier la voie plutôt que le sommet, et surtout, surtout, de pouvoir grimper à 2, dans ce coin de pays qui est le nôtre, et qui est le paradis de l’alpinisme !