Pollux 4092m

30 août 2013

Je sais. Pollux, comme nom de montagne, ça fait pas forcément rêver. Moi je l’ai toujours associé au Manège Enchanté et à son pote Zébullon (on a les références qu’on peut, je sais). Alors pour la petite leçon de géo, sachez que le Pollux c’est aussi un 4000m des Alpes valaisannes.

Ça tombe bien, parce que c’est un 4000 assez accessible, qui se fait à la journée, et qui n’est pas très loin du Breithorn, que l’on souhaite faire en traversée également. Notre guide Eric nous propose donc de combiner Pollux et Zébullon Traversée Breithorn. J’ai souvent entendu parler de cette traversée, et même si je ne suis pas forcément dans la course de l’alignement des 4000 mètres, se dire qu’on fait 6 4000 en 2 jours, ça flatte l’égo et ça fait parfois du bien.

Eric nous trouve un guide pour ces 2 jours ; ce sera beaucoup plus confortable 2 cordées de 2 qu’une cordée de 3… on évitera ainsi les « tensions » et autres « mais vas plus vite », « mais avance », « attention fais gaffe à tes crampons ils sont à 2 centimètres de ma main ». En plus, ça nous permettra de gagner du temps, et comme j’ai toujours peur d’exploser l’horaire, je ne suis pas forcément contre ! Eric et Jacques seront donc nos guides du week-end.

Départ donc de Zermatt vers midi. Ah ben oui, on ne va pas se stresser non plus ! La magie des télécabines nous transporte à 3’800mètres d’altitude. Ça change des montées en cabane transpirantes et laborieuses…. L’arrivée au Petit Cervin ressemble à Disneyland (pour rester dans la thématique de Zébullon et ses potes), il y a la foule et les flash des appareils photo crépitent. Nous prenons un petit café et nous décidons quand même à nous bouger. Il est 13h environ et nous partons faire notre 4000. Niveau horaire, ça change des marches d’approche qui débutent à 3h du matin, ça c’est sûr !

Nous traversons un long glacier, et longeons les Breithorn. La course de demain sera longue, l’arête est impressionnante ! Mais bon, une chose après l’autre. L’approche est toute tranquille, c’est plat, ça descend. Ah oui mais à ce rythme-là on va difficilement gagner de l’altitude…

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Enfin, nous voyons le Pollux et remontons une pente de neige. Pas de doute, nous gagnons de l’altitude et sans aucune acclimatation mon souffle devient court. J’essaie de garder le rythme et de tenir bon. Nous arrivons au pied des rochers, chouette, les choses sérieuses commencent ! Il est environ 14h30. Hormis 2 cordées qui redescendent, c’est le calme « plat », si j’ose dire.

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La partie rocheuse est super agréable. On s’amuse ! Il y a des cordes fixes, mais c’est quand même plus drôle de ne pas s’en servir, car il y a de bonnes prises partout. Nous arrivons rapidement au sommet et décidons de redescendre par l’autre face, histoire de faire ce sommet en traversée. Il fait beau, pas de vent, c’est le bonheur.

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La descente est par contre beaucoup plus rock’n’roll ! Il y a en effet une première pente bien raide, glacée, recouverte d’une fine couche de neige. Mes crampons, ma peur du vide et moi ne sommes pas mais alors pas du tout fan de ce genre d’exercice ! Allez, un pas après l’autre et surtout rester concentrée.

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Ça passe, mais une petite vis à glace aurait pu faire l’affaire aussi. Arrive la désescalade (et la technique de la grenouille, comme dirait Eric), puis retour au col, où nous poursuivons notre descente jusqu’à la cabane des Guides d’Ayas.

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Les nuages se lèvent, l’ambiance est surréelle, nous sommes seuls au monde, c’est sublime. Par contre, je sais que tout ce que nous descendons, nous devrons le remonter demain… Et oui, nous préférons opter pour une cabane qu’un bivouac qui nous aurait économisé quelques centaines de mètres de dénivelés, mais si on peut éviter de porter la nourriture et profiter de dormir au chaud…

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La journée a été belle, la soirée l’est également. Les guides font « l’apéro des guides », nous mangeons les pasta et nous parons de nos plus belles boules quies pour se coucher. Guillaume par contre n’est pas au top, son méchant rhume lui joue des tours et il devient tout blanc quand on lui présente son assiette de penne aux olives. Allez, un petit panadol et tout va rentrer dans l’ordre, j’en suis sûre (chers lecteurs, je vous laisse le soin de saluer mon optimisme, l’Elise-nouvelle-et-positive est arrivée).

Nous n’échappons pas à la valse des micro-vessies et claquages-de-portes, et même si la nuit est courte, il me tarde d’être sur l’arête du Breithorn dans quelques heures si tout va bien !

 

 

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